On nous aurait menti ? Tant d’années perdues, à croire aveuglément aux sornettes, balivernes et billevesées serinées, sans cesse et sans scrupules, par le système ortohographo-médiatique à la solde d’innommables lobbies !
Rendez-vous compte : le toste, qu’il est bien imbécile d’écrire « toast », nous vient d’Angleterre après emprunt au français ! Le mot n’est qu’une adaptation britannique du mot tostée qui désigne une tranche de pain grillée que l’on mangeait en buvant. « Fais servir ma dame de tostées à l’hypocras blanc », dit un texte du XVe siècle cité par Claude Duneton, dans « La Puce à L’Oreille ».
Mais ce sont les Anglais qui ont transmis le plus longtemps cette habitude du Moyen Age de « pain trempé dans du vin ». Quand, au XVIIe siècle, les Britanniques portaient la santé à une dame, la chope qui passait de convive en convive contenait effectivement un morceau de pain grillé, devenu le symbole de la dame elle-même. L’auteur du vœu la mangeait en dernier ressort ! Le mot fut importé par les visiteurs français au XVIIIe siècle.
Voltaire, après un séjour, écrit, dans son Dictionnaire Philosophique : « les Anglais, qui se sont piqués de renouveler plusieurs coutumes de l’antiquité, boivent à l’honneur des dames : c’est ce qu’ils appellent toster ; et c’est parmi eux un grand sujet de dispute si une femme est tostable ou non, si elle est digne qu’on la toste ».
Et vous, êtes-vous digne du toaster ?
Jacques
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