L’autre jour je me baladais sur l’avenue, le cœur ouvert à n’importe quelle inconnue, quand un survet’ Lacoste vint m’écorcher la cornée. J’ai toujours détesté les survets, que j’associe immanquablement au fumet d’un vestiaire de gymnase. J’abhorre encore plus les crocodiles. Une question me frappa alors : pourquoi choisir un animal si laid lorsqu’il s’agit de l’élégance à la Française ?
Les mémoires du père Lacoste m’apportèrent une réponse convenable. Alors qu’il était un joueur de rang mondial (numéro 1 mondial de 1926 à 1927), le capitaine de l’équipe de France en Coupe Davis lui promit une valise en croco s’il remportait un match capital contre l’Australien James Anderson. René perd le match, mais un journaliste américain qui avait entendu l’histoire rapporte qu’il s’est battu « comme un crocodile ». L’image plaît au public ainsi qu’au bougre, qui décide de se faire broder l’animal sur son blazer de compet’.
Quelques années plus tard, il casse les codes en lançant un polo flanqué de son emblème, pour taper dans la balle pépouze mais toujours avec style.
Bisou. Georges.