G-funk

La G-Funk, la Californie à portée d’oreille

La G-Funk, c’est le soleil. Illustration par deux morceaux.

Le premier, Free de Deniece Williams, est un grand moment de soul comme on savait la faire dans le milieu des années 70, avec son introduction interminable, ses nappes de clavier et son duo de basse/batterie d’une efficacité redoutable. Et cette voix, incroyablement aérienne, qui rappelle celle de Patrice Rushen. Bref, un grand moment de détente. Et un grand moment de bravoure.

Le samplé : Denice Williams, Free

Ce genre d’ambiance fera le bonheur du mouvement G-Funk au début des années 90. Mais qu’est ce que la G-Funk? Pour te l’expliquer, j’ai besoin de me mettre en mode Wiki le temps de quelques lignes. La G-funk est née en Californie, sur les platines d’un certain Dr Dre, entouré entre autres de Snoop Dogg, Nate Dogg, Warren G, et plus tard d’un certain Tupac.

Contrairement au rap, qui a pour but original de faire part de la qualité de vie dans les quartiers afro-américains (que l’on savait excellente), la G-Funk fait généralement l’apologie de la vie facile, de l’argent, du sexe, et de la Californie. La durée de vie de la G-Funk n’a cependant pas excédé 5 ans, l’essentiel ayant été produit entre 1991 et 1996. Mais son côté cool a fait des émules, et quelques français l’ont adoptée, à l’image d’Alliance Ethnik ou encore de Doc Gynéco à ses débuts.

Et contrairement à un rap agressif et musicalement rudimentaire, la G-Funk emprunte ses riffs à la funk et à la soul des années 70 et 80. La rythmique se veut lente, la basse en avant, et les paroles horribles mais communiquées avec une telle nonchalance qu’elles en deviennent cool. Et de toute façon, les paroles dans la G-Funk, on s’en fout. La voix devient véritablement une machine à groove.

Enfin, l’élément qui caractérise le plus la G-Funk est certainement le minimoog, un clavier des années 70 qui peut aussi bien produire des basses dégueulasses saturées que des lignes aigües. On retrouve ces dernières dans la quasi-totalité des morceaux de G-Funk.

Elle ne sont cependant pas nouvelles : on les trouvait déjà dans des morceaux de smooth-jazz tels que Summer Madness de Kool and the Gang. Autre instrument très présent dans la G-Funk : la talkbox.

Pour grossir le trait, on peut dire que la G-Funk s’apparente à de la Funk vitaminée, avec du rap au lieu du chant.

Le sampleur : The Twinz, Eastside LB

Eastside LB est un morceau de G-Funk par excellence. Il sample « Free » que vous venez d’écouter et le message, super profond, c’est que les fêtes à « Eastside Longbeach » sont trop bien. Mais le flow des Twinz et le final de Warren G sont vraiment…trop cool.

Désolé, je ne trouve pas d’autre adjectif, la G-Funk, c’est vraiment cool, et parfait pour entamer un hiver rude. Tu pourras apprécier les filtres jaunes qui procurent une ambiance très Boyz’ n The Hood ou encore GTA San Andreas .

Certes, la G-Funk est aussi une affaire de nostalgie, parce que le genre a fait ses preuves et qu’on connait le succès de ceux qui l’ont construite. Mais il y a aussi cette musicalité, cet héritage direct de la funk de George Clinton, et surtout ce groove, qui restent impeccables, indétrônables.

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