Miyamoto : embaucher un graphiste n’est finalement pas si inutile.

A ses débuts, le jeu vidéo n’avait pas pour ambition de côtoyer une quelconque forme d’art (ni de prétendre vouloir en être un), mais purement et simplement de divertir. Pourtant un certain Miyamoto a contribué à changer la donne.

Nintendo est un acteur historique du divertissement et fabriquait depuis la fin du XIXe siècle des carte à jouer. Lorsqu’il décide de se lancer dans le jeu vidéo, le constructeur Japonais est dans une logique purement technicienne, et ses jeux ne sont pas des plus excitants.

Miyamoto est engagé comme graphiste, bien que le PDG de Nintendo, qui reconnait son talent, ne voit pas vraiment ce qu’un créatif pourrait lui apporter. Il se retrouve donc durant 3 ans à travailler sur des concepts de jeux de société adaptés de films Disney (groovyyy), jusqu’au jour où il est à nouveau convoqué dans le bureau du PDG. L’heure est grave : Nintendo a fabriqué 3000 bornes d’arcade pour Radar Scope, un jeu qui ne remporte aucun succès. L’entreprise souhaite sauver les meubles.

Miyamoto, à qui l’on avait jamais demandé son avis sur le jeu vidéo, expose son analyse : outre le fait que les graphismes ne soient pas le point fort du jeu Radar Scope et qu’il soit réticent à l’idée d’un jeu de guerre, il faut selon lui apporter une couche narrative au jeu vidéo en général, que les jeux vidéos racontent une histoire, aussi simple soit-elle. La solution ?

Un jeu révolutionnaire pour l’époque, le fameux Donkey Kong, qui avec ses couleurs chatoyantes et ses tableaux qui sont autant d’histoires, permettra à Nintendo de s’assurer l’avenir qu’on lui connait (180 millions de recettes sur ce jeu uniquement aux Etats-Unis l’année de son lancement) et de faire connaître au grand public celui qui sera 20 ans plus tard plus célèbre que le Pape auprès des jeunes américains : Mario (à l’origine, Mr Video puis Jumpman).

Sur ce, je retourne licencier des graphistes.

Prend soin de toi,
LCS


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