A l’occasion de la sortie de The Dark Knight Rises en DVD/Blu Ray, nous vous proposons de revenir sur ce personnage à travers les grands story arcs qui ont contribué à la renommée de ce personnage. Ici, il ne sera question que des comic books en attendant la sortie du film. Au programme donc, un double article présentant différents récits importants de l’univers Batman!
A chaque sortie de film de super-héros, le but de Marvel ou DC (ou autre firme, d’ailleurs), est de susciter chez le spectateur l’envie de lire les aventures d’un personnage. Beaucoup de lecteurs se sont mis à lire Spider-Man après la sortie du premier opus de Sam Raimi au cinéma, et ce fut le cas pour beaucoup de super-héros, Batman n’y ayant pas échappé. C’est là qu’entre la difficulté : par quoi commencer? Batman étant actif depuis 1939 et son apparition dans Detective Comics #27, beaucoup de pistes ont été exploitées pour ce personnage. Certaines plus intéressantes que d’autres. Outre les grands crossovers DC où il peut jouer un rôle prépondérant, nous allons surtout nous intéresser aux récits ayant contribué au développement du personnage. Cette liste est donc non exhaustive, de nombreux autres récits étant tout aussi intéressants!
Aujourd’hui, on va s’intéresser aux année 1980 et 1990 à travers ces story arcs :
– The Dark Knight Returns (1986)
– Year One (1987)
– The Killing Joke (1988)
– A Death in the Family (1988-1989)
– A Lonely Place of Dying (1989)
– Knightfall/Knightquest/KnightsEnd (1993-1994)
– Black & White (1996)
– No Man’s Land (1999)
NANANANANANANANANANANANANA ! (Vous pouvez compter, tous les « NA » y sont !)
Tout d’abord, qui est Batman? Même si tout le monde connaît ses origines, une petite piqûre de rappel ne fait pas de mal.
Batman a été crée en 1939 par Bob Kane. La particularité de ce super-héros, c’est qu’il n’a pas de pouvoirs. C’est un humain qui a décidé de combattre le crime suite à la mort de ses parents lorsqu’il était enfant. Ses parents, Thomas et Martha Wayne se sont fait assassiner alors que la petite famille sortait du cinéma après une projection de Zorro. A partir de là et guidé par le fidèle Alfred Pennyworth,
Bruce commença à forger ce qui allait devenir le mythe urbain le plus célèbre de Gotham : Batman.
Les deux illustrations ci-dessous reprennent les principaux personnages de la Bat Family. La première représente la Bat Family de 2011, avant le relaunch de DC Comics, la seconde est quant à elle, post-relaunch.
De gauche à droite : Oracle (Barbara Gordon), Huntress (Helena Bertinelli), Batwoman (Kate Kane), Batgirl III (Stephanie Brown), Batgirl II (Cassandra Cain), Catwoman (Selina Kyle), Batman (Bruce Wayne), Batman II (Dick Grayson), Red Robin (Tim Drake), Robin IV (Damian Wayne), Red Hood (Jason Todd), Batman Beyond (Terry McGinnis) et Alfred Pennyworth.
De gauche à droite : Red Robin (Tim Drake), Batwoman (Kate Kane), Robin (Damian Wayne), Batman (Bruce Wayne), Nightwing (Dick Grayson), Batgirl (Barbara Gordon) et Red Hood (Jason Todd).
Les années 1980 : Un Chevalier en Deuil
The Dark Knight Returns, Batman : Year One, The Killing Joke, Batman : A Death in the Family
The Dark Knight Returns : « Mais… Il est vieux et fat, Batman! »
En 1986, sort The Dark Knight Returns de Frank Miller. Cet arc fut intéressant dans le sens où il a contribué à redéfinir le Batman des années 30. En effet, on suit les aventures de Batman dans un futur alternatif (donc ce récit ne s’inscrit absolument pas dans la continuité DC originale). Après la mort de Robin II (Jason Todd), Bruce a raccroché la cape et s’est renfermé, se noyant dans l’alcool. On a donc un Batman plus noir, plus adulte également. L’histoire se passe 10 ans après la mort de Robin. Batman est vieux et se voit contraint d’enfiler le masque à nouveau, tout en recrutant une nouvelle Robin.
Là où ce récit est intéressant, c’est grâce à la nouvelle vision du personnage apportée par Miller. On peut reprocher beaucoup de choses à Frank Miller, mais force est de constater que ses oeuvres sont pour la plupart très profondes. Le contexte est également très intéressant puisque la Guerre Froide est au beau milieu de l’histoire. La Justice League n’existe plus, Superman bosse pour le gouvernement américain, les autres super héros subissent une retraite forcée. On y voit surtout la mort dans ce récit, avec le suicide du Joker devant Batman et la pseudo crise cardiaque de Batman. On y voit deux amis s’affronter, une menace préoccupante, le renversement de situation de Gotham qui passe de ville la plus dangereuse à la ville la plus sûre grâce à ce nouveau Batman.
Batman : Year One : « Il est pas venu pour sucrer les fraises, Batman! »
Un an plus tard, on retrouve Frank Miller au scénario de Batman : Year One. Ici, on découvre un Bruce Wayne de retour à Gotham après avoir passé 12 ans à l’étranger afin de se perfectionner en arts martiaux, infiltration, filature, bref, 12 ans à développer les capacités de Batman. Year One se focalise sur la première année de Bruce dans la peau de Batman à arpenter la ville de Gotham, ville la plus dangereuse et la plus corrompue des Etats-Unis. En parallèle, Miller y développe également les débuts de Jim Gordon dans la police de Gotham. C’est un récit intéressant grâce au développement de la personnalité de Batman, mais également la relation qu’il entretient avec Gordon, ce jeune flic qui se rend vite compte qu’il n’y a pas vraiment de différence entre un flic et un criminel à Gotham. De plus, le dessin de Mazzucchelli donne une dimension très noire au récit.
The Killing Joke : « Ok. Le Joker c’est vraiment un grand malade. »
En 1988, parait The Killing Joke, un one-shot centré sur le Joker et réalisé par Alan Moore (Watchmen, entre autres). Ce one-shot affectera la continuité de Batman avec l’évènement principal de cet arc : le Joker tire sur Batgirl (Barbara Gordon), la paralysant. Barbara deviendra Oracle, officiant depuis son fauteuil roulant et servant d’informatrice à la Bat Family et la Justice League. Un changement radical pour ce personnage. Ce qui rend The Killing Joke intéressant, c’est qu’on en apprend plus sur le Joker, et que l’on se rend compte qu’il est lié à Batman sur un point : son monde a basculé en une seule journée. Le Joker s’avère être le parfait reflet de Batman, et l’un ne peut pas vivre sans l’autre.
A Death in the Family : « T’façon, je l’aimais pas Jason… »
Le Joker n’a pas fini d’en faire voir à Batman. Suite à cela, on peut lire A Death in the Family de Jim Starlin. Après s’être rendu compte de l’impopularité de Jason Todd (le second Robin) auprès des lecteurs, DC s’est demandé s’il fallait que Jason meurt.
A Death in the Family est donc centré sur Jason Todd. Ce Robin de remplacement, finalement, après le départ de Dick Grayson, complètement différent de son prédécesseur. Il n’est pas aussi agile que Dick, mais Bruce apprécie son impulsivité, même si cela peut-être dangereux. Dans ce récit, Jason apprend la possible existence de sa mère biologique et entreprend donc de la retrouver.
Sur fond de terrorisme au Moyen-Orient, de guerre nucléaire et du Joker mêlé à tout cela, Jason retrouve effectivement sa mère biologique. Ils se retrouvent tous deux enfermés dans un entrepôt du Joker avec une bombe prête à exploser. Jason est inconscient, sa mère ligotée. A son réveil, Jason détache sa mère et tous deux tentent de s’enfuir. L’entrepôt explose avant qu’ils n’aient pu partir. Batman arrive un poil trop tard et découvre le corps inanimé de Jason.
Avant la publication de ce chapitre, DC avait entrepris une grande campagne de sondage. Les lecteurs votaient par téléphone : pour ou contre la mort de Jason. Une mince différence d’une centaine de voix a suffit à condamner le personnage. A Death in the Family n’a pas seulement marqué par la mort de Jason, mais également par le contexte politique et social extrêmement bien développé par Jim Starlin. Au niveau émotionnel, c’est également très puissant, Batman perdant un de ses protégés pour la première fois. Cet évènement a contribué à un Batman plus renfermé par la suite et ne voulant pas reproduire cette même erreur.
Cependant, ce n’est qu’un an plus tard dans A Lonely Place for Dying que Batman recrute Tim Drake comme troisième Robin. Un personnage différent, plus détective qu’acrobate, plus calme et qui a su deviner qui étaient Batman et Nightwing. Tim et Dick auront ici la lourde tâche de calmer un Batman qui a réellement pété un câble après la mort de Jason.
Les années 1990 : Batman n’est qu’un homme, après tout
Knightfall, Batman : Black & White, Batman : No Man’s Land (y a aussi des héroïnes sexy dans Batman)
Knightfall : « Ah mais Bane, il est pas débile, en fait. Pas comme dans Batman & Robin ! »
Le gros évènement des années 1990, c’est Knightfall, bien sûr. (Qui a d’ailleurs été réédité par Urban Comics à l’occasion de la sortie du film The Dark Knight Rises). Cet arc à la particularité d’être incroyablement long si l’on compte les prologues et les épilogues.
Résumer cet arc étant assez délicat, autant faire au plus simple et au plus court : Bane monte un plan consistant à affaiblir Batman pour pouvoir lui infliger une défaite. On y retrouve pratiquement tous ses ennemis qui se jettent chacun leur tour sur le Chevalier Noir. Batman devient de plus en plus faible car de plus en plus fatigué. Bane découvre entre-temps la véritable identité de Batman, l’attaque dans la Batacave et lui casse le dos, le laissant paraplégique. Bane s’autoproclame alors grand patron de Gotham.
A gauche, Azrael (Jean-Paul Valley) dans son costume traditionnel, à droite, Azrael dans l’armure qui lui a permis de vaincre Bane.
Bruce étant invalide, il demande à Azrael, Jean-Paul Valley de son vrai nom, un héros Français aux tendances psychopathes, de reprendre la cape de Batman. La seule consigne est ne pas provoquer Bane en combat. Bien évidemment, Jean-Paul provoque Bane en combat. Et a failli mourir. Plus tard, il remet ça, d’ailleurs, et le bat, remettant Bane à la prison de Blackgate.
Entre-temps, Bruce a quitté le pays, laissant Jean-Paul, le nouveau Batman, seul à Gotham. Infecté par un gaz de l’Epouvantail, Jean-Paul se révèle de plus en plus instable et de plus en plus violent. Batman finira par lui flanquer une bonne rouste, mais n’étant pas totalement remis, refilera la cape à Dick Grayson, son premier acolyte. Evidemment, Bruce reviendra en pleine forme et reprendra son costume de Batman.
Black & White : « C’est classe, le noir et blanc! »
En 1996, arrive la série Black & White. Rien à voir avec la continuité de Batman, cette série consiste en une multitude de mini one-shots autour de Batman, tous en noir et blanc, chaque artiste apportant sa vision du Dark Knight. Beaucoup de points abordés quant à la personnalité de Batman se sont révélés être très intéressant et apporter une réelle pierre à l’édifice.
No Man’s Land : « Euh… La faille de San Andreas, c’est pas sur la côte ouest? »
1999 : No Man’s Land. Probablement l’un des meilleurs qu’il m’ait été donné de lire. Un tremblement de terre fait des ravages à Gotham. La ville devient instable, l’anarchie y règne. Les Etats-Unis déclarent Gotham comme étant un No Man’s Land, détruisant tous les accès à la ville. Personne ne peut ni y entrer ni en sortir. On y voit la Bat Family au grand complet, tentant de lutter contre les chefs de gang voulant s’attribuer un bout de territoire de cette ville livrée à elle-même. Cet arc, c’est un joyeux bordel qui se termine par la mort de la nouvelle femme de Jim Gordon (tuée par le Joker, pour changer).
Nous verrons les années 2000-2010 dans notre prochain article si je ne vous ai pas perdu en chemin! Et il y a du lourd!