Les YMCA, ce n’est pas qu’une chanson culte chantée par des moustachus dans les années 70.
Bien avant les Village People, les YMCA avaient été créés à Londres au milieu du 19e siècle. En 1844, les Young Men’s Christian’s Associations naissent à l’initiative de jeunes travailleurs, sous la forme de groupes de prière et de soutien, avec pour ambition de s’aider mutuellement à retrouver l’espoir dans un Londres en pleine industrialisation ne leur offrant que des conditions de travail pénibles et de sombres perspectives.
Les YMCA se développent ensuite très rapidement à l’échelle planétaire : le premier YMCA outre Atlantique voit le jour à Montréal, et l’Union Mondiale des YMCA est créée en 1889. Si chaque pays propose ses propres orientations, l’objectif premier reste le même : lutter pour une justice sociale, pour l’insertion, et casser les barrières.
C’est également dans les YMCA que naîtront 2 des sports plus populaires au monde :
– Le Basketball, qui fut inventé par James Naismith, un professeur de sport à qui le directeur d’un YMCA dans le Massachussets avait 2 semaines pour inventer un sport d’intérieur pour l’hiver. Il accrocha des caisses de pêches en hauteur dans le gymnase et indiqua à ses étudiants de marquer des points en plaçant la balle dans la caisse.
– Le Volleyball, né en mélangeant des éléments de Basketball, de Handball et de Tennis. Il fut dans un premier temps baptisé « mintonette », de mint qui veut dire « frapper » (rien à voir avec le Badminton, qui vient du nom d’un château). Le sport fut ensuite renommé Volley, en référence au fait que la balle effectue des volées (volley) d’un bout à l’autre du terrain.
Comment en est-on arrivé à la culture gay ?
Il semblerait en effet que les YMCA, endroits où les jeunes hommes pratiquaient le sport sans réelle mixité, soient rapidement devenus les lieux de la première expérience homosexuelle pour beaucoup d’entre eux. Le fait que ces auberges aient servi de lieu de rencontre gay était même, dans l’après guerre, un secret de polichinelle.
Pour ce qui est des Village People, il semblerait que les paroles aient été sur-interprétées. Mais venant d’un groupe qui a été spécifiquement créé à destination du public gay (par 2 producteurs Français d’ailleurs), on est tout de même en droit d’attendre quelques sous-entendus tout à fait légitimes. Il faut dire que certaines lignes peuvent être équivoques :
They have everything for you men to enjoy,
You can hang out with all the boys…
[…]
No man does it all by himself.
I said, young man, put your pride on the shelf,
Soit
Il y a tout ce qu’un jeune homme peut avoir pour s’amuser
Tu peux traîner avec tous les garçons..
[…]
Aucun homme ne s’en sort seul
Jeune homme, met ta fierté sur la table
Pourtant, les membres du groupe de disco se défendent de tout double sens dans les paroles (l’un des membres, Randy Jones, a vécu quelques temps en YMCA et il a quand même du voir 2-3 trucs). Pour eux, les Village People n’étaient qu’un « Party Band » sans aucun sous-texte ni double sens. Mouais.
Quoiqu’il en soit, le titre est devenu l’hymne gay par excellence dans la culture populaire.
Et en France ?
Eh bien, il y a des YMCA, qu’on appelle UCJG (Union Catholiques de Jeunes Gens). Leur fonctionnement est globalement laïque, et leurs objectifs sont portés sur l’insertion professionnelle et le logement.
Tu y penseras la prochaine fois que tu te retrouveras dans une boite de nuit, déguisé en chef de chantier.
Des bisous-jeune-gens-chrétiens,
LCS
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