Comme toutes les personnes de valeur, j’arpente les beaux quartiers de la Capitale. Or, il m’est apparu que le ramage n’est pas l’égal du plumage des corbeaux qui habitent le coin, et que par conséquent, les phénix ont déserté les hautes de ces bois.
Point Nadine de Rotschild.
Passant par le vestiaire d’un très grand musée parisien, lors d’une avant-première privée, je tends fébrilement mon manteau au responsable, en ayant, le plus possible, l’air d’être totalement à ma place au milieu des millionnaires. Ce que le groom porte sur lui vaut plus que ce qu’il y a sur mon compte en banque, tout le monde est apprêté comme si c’était le mariage de Jésus, je sens tout mon gauchisme s’envoler, et m’enivre de faire désormais partie du club privé des gens qui pèsent. Rattrapé un instant par mon sens prolétarien, je signifie tout de même que je ne suis pas totalement une ordure en adressant un « je vous remercie » au responsable lorsqu’il me tend mon ticket. Il me répond, fier comme un paon, » de rien ». Cette scène s’est déroulée dans différents endroits, à plusieurs reprises.
A chaque fois, un mème hitlérien s’est violemment déclenché en mon for intérieur et Boyard.
En effet, tous les barons, les toutes les duchesses, tous les bateaux, tous les soleils, ou simplement ceux qui ont reçu un semblant d’éducation, savent qu’on ne dit JAMAIS « de rien » dans un contexte autre que celui de la famille et des amis. Les vrais gens savent que dans des circonstances professionnelles, de représentation, ou autre, on dit « je vous en prie », ou encore, rien du tout (mais ça ça fait quand même un peu larbin discret, nous restons des êtres humains, même si nous n’avons pas de particule).
Force est de constater que peu importe le prix des chaussures, le nom de famille, le prix du mètre carré de l’arrondissement, tout cela ne remplace pas le savoir-vivre.
Et mention spéciale aussi à tous les serveurs -ou les gens en général – qui ne savent pas servir le vin, chose que tout provincial venant d’une région honnête sait faire. Ici, souvenir ému d’un verre trop cher pris avec Paul Degrandprey, rive-gauche.
Hyper cordialement,
NXF
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