Après le pique-nique qui n’est pas raciste, je m’attaque aujourd’hui à une autre légende urbaine agaçante : celle du pantalon baissé.
La mode du pantalon baissé semble persister, ce qui ne manque pas d’alimenter les discussions et les légendes urbaines plus farfelues les unes que les autres. L’une d’entre-elles voudrait que la mode du pantalon baissé soit née dans les prisons aux Etats-Unis. Les détenus devant trouver un moyen discret de communiquer à leurs comparses qu’ils étaient ouverts à un rapport viril, il serait donc devenu de rigueur de baisser son pantalon.
En témoigne ce type d’image qui circule par mail ou sur les réseaux sociaux :

SAUF QUE :
Si les prisons américaines semblent bien être le point de départ de ce type de pratique, il n’y a pas véritablement de rapport avec la sodomie. D’ailleurs, il n’y a malheureusement pas besoin de laisser de message en prison….
La réalité est bien plus pragmatique : en prison, les pantalons ne sont pas taillés sur-mesure, et de plus, les détenus sont privés de ceinture afin d’empêcher toute tentative de suicide. Résultat : des pantalons qui tombent et des prisonniers mal renfroqués.
Cette mode vestimentaire, appelée Sagging, fut ensuite reprise dans la culture Hip-Hop dans les années 90, notamment avec la vague du Gangsta Rap. Il existe plusieurs théories au sujet de la généralisation de la pratique : certains parlent d’un pied de nez à la police, le pantalon étant le signe d’une sortie de prison. D’autres certains font état du fait que les rappeurs se soient approprié le sagging afin de se donner un style Bad Boy. Enfin, certains évoquent le fait que les prisonniers avaient tendance à conserver le pantalon baissé comme signe distinctif.
Cette culture traversera bien entendu l’Atlantique et s’installera, à un tel point que certains coupes de pantalons sont désormais spécialement étudiées afin de rendre cet effet.
Des bisous, et remonte ton pantalon,
LCS