Partie de Fifa 99 classique. Tu dois composer l’équipe de France, avec ta bestah. Il t’intime de sélectionner le feu follet Lilian Laslandes, alors que tu veux rendre hommage au méritant Stéphane Guivarc’h. Devant tes arguments solides, ton ami ne fait que rétorquer « Mais t’es dingo ?! Laslandes est bien mieux ! » Il ne le sait probablement pas, mais ton ami a tort sur deux points.
S’il est vain de comparer les mérites sportifs de Guivarc’h et Laslandes, l’un ayant gagné la coupe du monde, l’autre ayant gagné l’estime des coiffeurs de la région auxerroise, l’emploi du terme « mieux » demande ici qu’on s’y attarde.
Lilian Laslandes, une légende à sa façon
En effet, « mieux » est un adverbe et ne peut donc être utilisé dans cette situation, puisque c’est un adjectif qui est requis, en l’occurrence « meilleur ». Ainsi, l’adverbe, comme son nom l’indique, ne vient qu’en complément d’un verbe dont il va modifier le sens. Pour reprendre l’exemple susmentionné, si tu ne peux pas dire que Lilian Laslandes est mieux comme attaquant que Stéphane Guivarc’h (mais meilleur), tu peux dire qu’il réalise mieux ses retournés acrobatiques.
Pour te donner un moyen assez infaillible de savoir comment choisir entre les deux, la présence du verbe « être » (et de tout verbe d’état -tu es allé au CM1, quand même ?) implique « meilleur », tandis que tout verbe d’action oblige quasi systématiquement à employer « mieux ».
Quelques applications: Ryu est meilleur que Ken, NXF joue mieux à Soul Calibur que LCS, la salade de Robert est meilleure que celle du gars de Fontaine d’Ouche, on dort mieux dans son lit que dans celui d’Hitler, Daniel Guichard est un meilleur faux-gitan que Kendji Girac, Carlton danse mieux que ta mère. Tu saisis ? Alors, la prochaine fois, ne maltraite pas la langue française, qui ne t’a rien fait.
Hyper cordialement,